Les évêques romands ouvrent les Portes saintes

Trois coups de crosse épiscopale pour ouvrir la Porte du jubilé. Les évêques romands se sont tous attelés ce week-end du 12 et 13 décembre à l’inauguration de la démarche jubilaire dans les différentes basiliques et cathédrales romandes. Tour d’horizon avec Mgr Morerod, Mgr De Raemy et Mgr Lovey.

Lausanne

A Lausanne, le soir du 12 décembre, Mgr Alain de Raemy a ouvert la Porte sainte de la basilique Notre-Dame. Il a souhaité que l’Année de la miséricorde, lancée par le pape François, soit “une bonne occasion de faire le bon larron”. Il a ensuite a ensuite béni la porte, après avoir prié: “Donne à tous les fidèles qui la franchiront d’être accueillis par ta présence et de faire l’expérience de ta miséricorde de Père”. Puis il l’a frappée de trois coups de crosse, avant d’en ouvrir les battants et de passer le seuil. Derrière, se trouvait une icône du Christ que l’évêque et les prêtres ont vénérée.

Tel un commerçant, Mgr Alain de Raemy a vanté dans son homélie les vertus de l’Année sainte: “Profitez de ces saintes soldes, a-t-il lancé à l’assemblée nombreuse. Rien n’est bradé ou soldé. Car tout est donné au prix fixé par le Père: c’est gratuit. Mais si c’est gratuit, c’est parce que quelqu’un en a payé le prix, Jésus par son sang versé”.

C’est donc “l’année à ne pas manquer, car l’occasion faisant le larron, la bonne occasion de cette année fait de nous de bons larrons”. Commentant les mots du livre de Sophonie, première lecture biblique du jour, Mgr de Raemy a plaidé pour que soient levées les sentences qui pèsent sur nous: il a invité à plus de sobriété, notamment en Occident, car “l’homme d’Occident n’a pas plus de droits que toi, le frère d’ailleurs”. Et “la première règle de l’écologie, c’est d’avoir soin les uns des autres”. Il a souhaité que “se lèvent de nouvelles générations d’hommes et de femmes en politique, des chrétiens pleins de Dieu qui soient conscients des sentences qui pèsent de manière injuste”.

Sion

A Sion, les fidèles ont passé la Porte sainte, le dimanche matin 13 décembre 2015, à la suite de l’évêque, Mgr Jean-Marie Lovey, qui l’avait solennellement ouverte peu avant.

Citant le pape François, l’évêque a souhaité que “le peuple chrétien réfléchisse, durant le jubilé, sur les œuvres de miséricorde corporelles et spirituelles”. Donner à manger à ceux qui ont faim, assister les malades, visiter les prisonniers ou encore conseiller ceux qui sont dans le doute, enseigner les ignorants, autant d’actes concrets, parmi d’autres, que chacun et chacune peut accomplir. Autant de “coups de boutoirs” pour nous rapprocher de l’autre et, partant, de Dieu. “Nous avons un an pour donner corps à ces engagements”, a conclu Mgr Lovey.

Fribourg

Mgr Charles Morerod a ouvert la Porte sainte de la cathédrale de Fribourg dans la soirée du 13 décembre 2015. “En franchissant cette porte, nous faisons un pèlerinage en nous-mêmes”, a expliqué l’évêque de Lausanne, Genève et Fribourg.

Après la lecture et l’évangile et la récitation de la prière du Jubilé, dans une cathédrale comble, Mgr Morerod a franchi le premier la porte du Jubilé de la miséricorde, matérialisée par un simple châssis de bois blanc placé dans le narthex.

Dieu t’aime, qui que tu sois, quoi que tu ais fait. Voilà le cœur du message de l’Année de la miséricorde”, a souligné l’évêque dans son homélie. “En ouvrant la Porte sainte au cœur du temps de l’Avent, nous manifestons un Dieu qui vient à nous et nous montre qu’il est amour.” L’amour de Dieu attend une réponse. “C’est ce que nous manifestons en franchissant la Porte sainte. Puisque tu m’aimes, moi-aussi je veux t’aimer”. Il ne s’agit pas de se regarder soi-même, mais de regarder le Christ capable de transfigurer les situations de vie.